L’histoire du jour est de comment être éjectée des réseaux sociaux et réagir (ou pas). Une première suspension d’Instagram il y a quinze jours (sans savoir pourquoi), remise en route 3 jours plus tard (sans savoir pourquoi là non plus), puis re-suspension il y a quelques jours avec cette fois-ci le couperet : « la décision de désactiver votre compte ne peut pas faire l’objet d’un examen, soit parce que nous l’avons déjà réexaminée et avons conclu qu’elle ne peut pas être annulée, soit parce que plus de 30 jours se sont écoulés… ».
Je me retrouve avec cette sensation étrange d’être accusée d’avoir commis quelque chose et d’être punie sans même savoir « pour-quoi » et sans pouvoir, le cas échéant, y remédier.
Big Brother is watching me. Ou Matin Brun (petit livre déjà ancien mais si intense et dystopiquement possible, vous l’avez lu?). Toutes proportions gardées bien entendu (personne n’est venu défoncer ma porte pour m’emmener Dieu sait où, laissant mes proches sans nouvelles), au niveau symbolique, ça se pose là.

Alors, que faire ?
Courir et faire appel ? Outre juste bof, visiblement, c’est impossible.
Ouvrir un autre compte et reprendre le fil comme si de rien n’était? Bizarrement, pour l’instant (ne jamais dire jamais), bof aussi.
Ou alors, rien.

Et si… je me laissais respirer ?
Et si… je m’accordais du temps à ne (vraiment) rien faire ?
Et si… je n’allais plus chercher l’inspiration ailleurs qu’en moi ou plus près de moi, comme j’ai su le faire par le passé ?
Je sais que les échanges, inspirations et infos couture vont me manquer. C’est ma première motivation à tenir un blog puis un fil IG et je perds ça. A ma propre surprise, ce qui me manque déjà, c’est ce qui a peu à peu pris plus de place dans mon engouement pour ces outils : trouver des recettes de cuisine (végés voire végan), m’ouvrir des réflexions sociétales et écologiques, me tenir informée des projets militants, féministes et pour la planète, agir un peu à ma mesure en transmettant les informations, ou m’inspirer sur la méditation, le lâcher prise (oui, y’a encore du boulot mais j’étais tellement pire, celleux qui savent, savent!!!).
J’ai appris énormément ces dernières années avec instagram, ça peut paraitre fou, mais mon horizon réflexif a pris 360°, je me suis sentie ancrée dans mon époque, j’ai trouvé des gens de mon coeur, j’ai ouvert mes chakhras, ne voyant pas que le temps tournait. Le problème est abyssal : aurais-je lu Mona Chollet, Rose Lamy et utilisé l’écriture inclusive si je n’avais pas suivi certains comptes féministes? aurais-je tenté la couture de mes culottes ou acheté des tissus écolos fabriqués en France? aurais-je su que Total Energies projetait EACOP en Ouganda ou que changer de banque était l’un des plus gros actes écologiques à faire au niveau individuel? aurais-je senti que je n’étais pas seule face à l’écoanxiété et reçu du soutien dans les moments difficiles?

A vrai dire, l’histoire du jour pourrait être en fait comment Instagram a fait un choix pour moi (ça, j’aime pas du tout), qui me donnerait l’occasion d’avancer sur le chemin des « dé- » (ça j’aime mieux) : dé-consommer, dé-crocher des écrans, dé-tendre mes yeux, dé-zoomer des comparaisons, dé-scroller de la course à toujours plus d’infos, de révoltes, de nouveautés, d’idées… Le temps n’a qu’un temps, je vais essayer ça, de l’investir différemment, hors champ. Sans pour autant retourner dans ma grotte, mais en suivant les choses autrement : plutôt que mon presque premier réflexe du matin soit de consulter le réseau, prendre mon bouquin du moment (Colibri et après, de Marie Petit, du fil IG « les petits écolos », par exemple. Vous la voyez, vous, l’ironie? Je verrai comment je résous l’équation sur le long terme).

Rien n’arrive jamais tout à fait par hasard, je saisis cette belle occasion d’expérimenter mon rapport au monde d’aujourd’hui autrement (instant Drama Queen : c’est pas comme si des milliers de personnes vivaient -très bien- sans réseau social!!!).
Et ici (qui reste une forme de réseau social, mais bien plus distancié), et bien, peut-être que j’y reviendrai plus souvent, parce qu’écrire est mon premier plaisir. J’espère que vous prendrez du plaisir et de l’intérêt à me lire en grand format, et que vous trouverez le temps et l’envie d’échanger (l’objectif de base).
A vous lire 🙂
Illustrations du jour : la robe en maille hack de folie (taille 38, base de Coudre le Stretch allongée en robe, haut de Plantain à encolure relevée de 7 cm et manches allongées).
Eh bien peut être est ce finalement une bonne chose. Dans l’histoire je suis contente de suivre ton blog pour être au courant de ton « départ » forcé d’Instagram et te retrouver ici. J’investis moi aussi de plus en plus mon blog, la lettre d’informations et bien que je sois consciente de tout ce qu’instagram apporte c’est également bien chronophage 🙈😥 et je me demande de plus en plus si cela a du sens d’y rester pour ce que je venais y chercher au départ… Et sinon il faudrait que je me couse une jolie robe doudou comme toi 😍
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Je suis bien heureuse aussi de te suivre sur ton blog, où il y a forcément plus de détails et d’explications autour d’une création. Et le sens me tarabustait depuis plusieurs mois, sans que je parvienne à m’extraire d’IG, faut croire que ça devait venir d’eux. la robe doudou d’hiver, c’est le pyjama secret rêvé, j’en ai quelques unes comme ça (le modèle Lora de la maison victor, top), et une version marinière manquait, dans un autre style… Alors à très vite, Mathilde!
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PS : ta newsletter, c’est celle du blog ou une autre?
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Salut ! Bon moi aussi, je vois en IG une inspi constante … Surement trop, j’ai déjà la tête trop pleine !
En attendant, j’adore ta robe …
& je suis contente que tu reviennes aux sources … A tes sources. A l’important.
Et puis, c’est ici qu’on s’est trouvé. Du coup, on va pas se lâcher de si tôt !
Allez, bonne lecture, moi je file voir les cousines !
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Oui, une inspiration constante mais aussi, pour moi, une addiction, une surcharge. Je pense que je connais 2/3 personnes qui seront ravies que je décroche, et je verrai à l’usage si ça me repose l’esprit jusqu’à, soyons fous, dormir mieux (moins d’écran toussa toussa)!!!
Et on va pas se lâcher Ysa, d’ici à la vraie vie, les jolies rencontres, c’est le truc qui me les rend magiques, ces réseaux. Belle journée!
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Complique l’histoire de IG…souvent cela vient d’une demande privee….il va falloir les rendre publiques je pense….car cela commence a etre du grand n’importe quoi….
En tout cas ta robe est vraiment toute belle….et contente que tu ne quittes pas totalement le web…;)
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Demande privée? ben je me demande bien qui j’aurais pu offusquer avec mes publications!!! Bref, merci du compliment et non, pas envie de partir complètement!
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Il y a de tout sur IG…ton compte est public ?…..en tout cas cela reste toujours une bien belle robe…lol
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Je suis TRES TRES heureuse de te retrouver sur ton blog ! Je n’ai jamais adhéré à IG… trop frustrant comme mode d’échange ; du coup, j’ai perdu de vue les activités créatives de celles qui ont abandonné leur blog. Heureusement, toi, tu n’as pas jeté le bébé avec l’eau du bain !!! Donc quel plaisir ce matin de te retrouver ici 🙂
Et ta robe te va à merveille, tout à fait ton style ! Superbe !
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Hihi Danièle, je ne suis pas surprise de ton message 🙂
et IG, perso, j’aime pas trop le format, mais j’aime l’accessibilité et la facilité des échanges, quand on le veut. Mais c’est sûr que c’est moins satisfaisant qu’un article avec des photos et des explications. Après, vu la masse de personnes qui ont déserté les blogs, je risque de causer dans le désert 😀 à suivre… et merci pour la robe, j’y suis bien confortable.
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C’est dingue ça, qu’on puisse se faire éjecter comme ça comme un malpropre pour une raison inconnue !
Insta, j’y suis aussi mais c’est tellement frustrant comme outil si on en veut pas y passer tout son temps : scroller vite fait, mettre des j’aime et en fait ne pas avoir de vrai échange. Mais ne pas vouloir décrocher complètement car c’est vrai que les blogs de désertifient.
Bref, elle est chouette ta robe ! 😉
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Dingue ou dans la logique des algorithmes, je ne sais 🙂 Je crois que j’expérimente une désintoxication plutôt intéressante!!! Je pense que j’ai en effet un peu de crainte de « perdre le fil » avec les copinautes qui rebondissaient sur les publications ou les reposts en story, mais pour l’instant, ça va 😉 et merci pour la robe, j’en suis bien contente, très simple, et hyper confort. A très bientôt par ici!
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Je comprends ton lien ambigu avec Instagram… J’ai un compte mais je n’ai pas envie de publier… trop de pubs, trop d’influenceuses qui ne l’annoncent pas clairement, pas assez de détails dans les réalisations ou autres et surtout très chronophage ! Bien plus qu’un blog au final. Donc très contente de te retrouver ici ! 😉
Je suis quelqu’un de très sensible, très angoissée de nature. Pour contrer cela, je réduis mon temps passé sur Instagram, limite mon passage sur les sites d’actualité (actuellement le plus anxiogène pour ma part) et je me réfugie dans la création pluridisciplinaire. Je suis donc plus créative et moins passive et cela me fait énormément de bien !
Nous devons être de la même génération, et nous n’avons pas grandit avec les réseaux sociaux mais nous avons connu l’avènement de facebook, instagram dans notre vie d’adulte. Je pense que nous avons donc une relation amour/haine face à ces plateformes. Les échanges nous apportent beaucoup mais le « m’as-tu vue » et la surconsommation nous mettent très mal à l’aise… Je pense que les gens nés dans les années 70/80 doivent être nombreux à se retrouver dans ce cas-là. Et je vais même pousser la réflexion plus loin, je pense que ce problème avec les réseaux sociaux est un phénomène qui touche plus les femmes que les hommes. Ah punaise, je n’aime pas dire cela (la féministe en moi est en rage…) mais pour ma part, dans ma sphère privée, pas ou peu d’hommes (ceux de ma génération) ont des réseaux sociaux… Et la question est donc : est-on sur Instagram pour le partage ou pour la reconnaissance de ces pair(es)? En manquons nous tellement dans notre travail, notre famille que nous sommes obligées de la quémander via Instagram ? Ce n’est pas un jugement puisque je suis aussi concernée… Tu remarqueras que les big boss de ces réseaux sont exclusivement des hommes et pourtant, j’en suis persuadée, les femmes sont les grandes utilisatrices de leur produit. Enfin, ce sont plutôt nous, les produits. On pourra continuer à partager, dénoncer que la planète brûle de partout mais nous le faisons via les réseaux de ces chers monsieurs qui n’hésitent pas à la brûler notre planète… (grâce à notre temps, notre prose, nos talents créatifs etc)
C’est pourquoi je choisi de continuer d’écrire sur mon blog, des choses légères certes mais via une plateforme plus confidentielle mais je me pose aussi la question, quelque fois, de l’arrêter pour les raisons expliquées précédemment.
Désolé pour ce gros pavé !
Une solution à ce problème, je ne vois pas mais je ne désespère pas qu’un jour on puisse en trouver…
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Déjà, un très grand merci d’avoir pris le temps de partager ta réflexion. Ensuite merci pour ton contenu, tes pistes, elles résonnent en moi, la recherche de la reconnaissance, l’ironie de ceux qui proposent les RS, s’enrichissent et utilisent leurs utilisateur.ices… Je suis en effet un pur produit des années 70 (50 ans l’an prochain), et je suis presque la seule dans ma bande de copines IRL à avoir utilisé insta, les exceptions : deux amies rencontrées GRACE aux blogs et RS, une autre qui fait de la photo… Nous avons toutes ce rapport difficile à cette forme d’addiction créé par l’écran, les infos en continu etc. Le fait est que la plupart des hommes que je connais de notre génération (tu dois plus être en 80′?) n’ont pas insta, mais certains sont accro à facebook (que je n’ai jamais eu), question de format je pense… Notre sphère couturière est plutôt féminine, dans la sphère écolo, c’est plus mixte, le sujet fait sans doute une différence aussi, mais ta remarque me parle globalement : une recherche d’un échange, d’une visibilité autour d’une activité ou de point d’accroche et de réflexion habituellement gommée de la vie publique.
En point fort, je travaille actuellement dans une boîte où je suis la plus vieille, d’avoir eu cette vie IG pendant plusieurs années me permet d’échanger sur un pied d’égalité avec mes jeunes collègues, sans me sentir à l’écart ou trop déconnectée (leurs réactions vis à vis de moi me le prouvent), donc je suis heureuse d’avoir fait ça. Maintenant, ça fait quelques semaines, et si je sais ce qui me manque, je profite aussi de ce qui ne me manque pas. Sauf que j’ai pas d’idée pour mon repas de Noël végé 🙂 mais je vais trouver autrement!
Je suis heureuse de la capacité réflexive que déclenche cet évènement, chez moi et en qualité d’échanges avec toi, comme avec d’autres. J’ai même suscité des échanges très riches avec les copines IRL en leur faisant lire ce post (la plupart n’est pas abonné à mon blog). et ça, j’adore, je grandis donc c’est tout bénèf!!!
La sensibilité est une hyperforce quand elle ne nous submerge pas, le monde actuel n’est pas tendre avec nous, mais nous le faisons bouger, de l’intérieur, et ça, c’est puissant ❤ (bon ben, j'ai fait un pavé moi aussi!!!).
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Je comprends ton raisonnement concernant l’échange avec tes jeunes collègues, je n’y avais jamais pensé auparavant ! Comme quoi ces échanges de points de vue ont du bon ! 😉
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Très jolie robe et moi aussi j’essaie de dé… Mais pas toujours évident….
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Oh Camille, j’avais oublié de te répondre, désolée. merci pour la robe et bravo pour les « dé »… pas toujours facile en effet, mais d’y porter une attention est déjà important, sans chercher la perfection!
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